Hello !!!
Me revoici après un petit Tokyo blues…
Les jours précédant cette mise à jour m’auront encore mis à l’épreuve.
Seul quelqu’un ayant fait le voyage jusqu’ici peut comprendre la gifle que je prends tous les matins et soirs dans ce foutu pays de fou ^^.
Enfin bref !!!
La première semaine, je l’ai dit, la famille n’a pas fait de manière.
Un matin, je me réveille et Noboru me demande de me préparer. Nous partons alors pour nishikawa. Je ne sais pas du tout où nous allons. Nous prenons un de ces pick up 4×4 japonais très courants ici et si pratiques.
Sur la route nous passons par un petit patelin, et je sursaute dans la voiture ! Je crie à noboru de faire demi tour !
Il ne comprend pas trop sur le moment mais s’exécute ^^.
Et je tombe sur ceci !
Elle est dans un piteux état, mais ca n’en reste pas moins une voiture mythique au Japon, et peut être une grande partie de mon envie de venir dans ce pays.
Je vous présente donc une AE86. Ou « Hachiroku » comme on dit ici.
C’est un peu notre 205 gti en France. Cette voiture est ancienne maintenant et quand je dis à Noboru que j’aime cette voiture et que je suis venu au Japon pour peut être en acheter une, il éclate de rire !
« Ici, c’est une vieillerie cette voiture, ca vaut plus rien, et on en trouve partout! » Me répond il.
Si il savait…
Nous en croiserons effectivement plusieurs sur la route. Avec pour ma part un pincement au coeur à chaque fois que j’en verrais une.
Nous nous garons alors sur un parking d’une sorte de castorama local.
Les castorama ici ressemblent à ceci :
Noboru me dit que son professeur est en retard. Je lui demande « quel professeur? ».
J’apprends alors que nous allons partir en montagne avec un professeur de plantes sauvages !
Le pied !
Nous avons du temps à perdre. Je jette donc du coup un oeil au chassis de ce petit pick up que je trouve super. Tous les Japonais autour se demandent donc ce que je peux bien foutre par terre comme ça.
Le professeur arrivant nous prenons tous nos petits pick up. Et nous grimpons sur une route de montagne à toute berzingue !
Nous passerons la matinée à récolter des « kogomis ».
Ce sont des sortes de petites fougères qui poussent dès que la neige a fondu.
Vous assistez alors dans tout le Japon à cette chasse au « wild vegetable ». Les japonais ont un rapport avec leur environnement très fort. Si vous arrivez dans cette région à la fonte des neiges vous verrez surement sur le bord des routes les personnes agées faire sécher des kogomis, ou pleins de voitures garées aux abords des forêts.
On ne mange que les jeunes pousses. Et quand vous récoltez vous devez laisser une tête sur le pied afin que votre passage n’ait aucune conséquence sur le nombre de kogomis.
En faisant cela vous ne tuez pas le pied.
La fougère fera repousser d’autres têtes. Permettant à quelqu’un d’autre dans le futur de faire une seconde récolte.
Nous bossons « comme des japonais » toute la matinée, et la récolte est payante.
Nous ramasserons à peu près 20 kilos.
J’en profite quand même pour profiter du paysage pendant que nous sommes là haut.
Le japon est définitivement beau. Nous sommes si bien, là haut, bordés par ces milliers de juniperus qui doivent bien faire 30 mètres de haut !
L’odeur des résineux se mêle à celle de la nature qui se réveille après un long et dur hiver.
A côté des kogomis nous voyons régulièrement une fleur violette assez jolie.
Je demande alors ce que c’est au professeur.
Le professeur nous apprend que ce sont des fleurs de « katakuri ».
Je dis alors : « katakuri starch!??? »
et sensei répond alors : « sou desu! »
Si vous avez essayé un jour de faire ces fabuleux desserts japonais, que sont les daifuku… Vous savez de quoi je parle.
sinon… bah tant pis pour vous…
…. je rigole. Bien sûr que je vais perdre 10 minutes de mon temps a tapoter sur ce minuscule clavier de mon netbook pour vous instruire, incultes que vous êtes !
Le daifuku est ce que je mange sur cette photo pendant que nous faisons une pause. J’en raffole !
Une sorte de patisserie sucrée toute molle. fourrée à la fraise, anko etc…
Et la farine de katakuri sert à envelopper l’extérieur faite en farine de riz brisé car c’est très collant.
Donc pour pouvoir manger on enrobe de farine de katakuri pour assécher. Mais connaissant cette farine, je pensais qu’elle était faite à partir de pomme de terre.
Je demande donc à noboru de me traduire. Et le professeur nous explique à tous les deux que dans le temps, la farine était faite à partir de cette plante. Quand vous tirez dessus, une tige blanche apparaît. La farine vient de cet endroit de la plante. Mais cela restait très compliqué à faire.
La nature m’épatera toujours.
J’aurais vraiment apprécié cette matinée très instructive.
Je demande alors à Noboru d’expliquer au professeur, que je souhaiterais pouvoir le recontacter une fois que je saurais parler japonais.
Il me donne alors sa carte et je le remercie avant que nous partions nettoyer notre récolte à la ferme.